Les facteurs de l'allergie


.
 
 

Pour que l’allergie se manifeste, il faut que l’individu soit prédisposé à celle-ci et que l’environnement contienne cet allergène.



Le poids de l’hérédité1
 

    Les allergies touchent en grande partie certaines personnes prédisposées à développer ce type de maladie. C’est le terrain atopique.
Ces personnes risquent de transmettre leur sensibilisation à leur descendance. En effet, 80% des enfants allergiques ont un parent allergique ; en revanche ce ne sont ni forcément les mêmes allergies ni  les mêmes symptômes.
Le risque pour un enfant d’être allergique est de 30 à 40% si la mère est allergique et de 30% s'il s'agit du père. Si les deux parents sont allergiques le risque est de 70 à 80%.

     



Schématisation de l'arbre généalogique de Charlotte

(obtenu par témoignage de Charlotte)



 

Les scientifiques se penchent désormais sur l’éventuelle présence de gènes qui rendraient plus vulnérables aux allergies.

 



L’exposition aux allergènes

 

    Il est aujourd’hui établi qu’une exposition précoce aux allergènes de l’environnement augmente fortement le risque allergique.
Les risques d’allergies aux pollens pour les enfants nés pendant les périodes de pollinisation semblent être de 20%. Le docteur Marleen Finoulst de Bodytalk explique ce phénomène de la manière suivante : "Lorsque l'atmosphère est chargé de pollens, il y a un risque accru que le système immunitaire immature d'un nouveau-né réagisse de façon inadéquate. C'est comme cela qu'une allergie au pollen se développe".
Même si l’hérédité apparaît évidente dans le cas de l’allergie aux pollens de Charlotte, le mois de naissance peut tout de même jouer un rôle. Elle est née en avril, sa sœur en mai et son père en juillet. Les autres membres de sa famille sont nés en début ou en fin d’année (octobre, janvier et février).

    L’allergie aux pollens dépend évidemment de la présence des pollens mis en cause dans l’allergie au sein de l’environnement de l’individu. Ainsi, de nombreux fleuristes finissent par développer des allergies aux pollens des fleurs qu’ils vendent.
Une personne allergique au pollen de bouleau est davantage exposée si elle habite dans le Nord de la France ; il est préférable pour elle de vivre sur la côte méditerranéenne.  Pour le cyprès, c’est le phénomène inverse qui se produit : le risque est plus présent dans le sud de la France alors qu'au Nord et à  l’Ouest, rares sont les allergies dont le cyprès est mis en cause.

           

Expérience comparative de deux milieux :

        Nous avons réalisé une expérience d’extraction de pollen à partir de mousses prélevées dans deux milieux différents : urbain (Le Mans) et rural (Saint Georges du Bois) afin de comparer la densité et la diversité des pollens dans ces deux milieux et d'établir une hypothèse quant au risque d'exposition allergique. Ainsi, à travers cette activité, nous voulions vérifier une idée reçue : « Mieux vaut habiter en ville lorsqu'on est allergique aux pollens.» D’ailleurs, Charlotte pense que le risque est davantage important en milieu rural.

Afin d'extraire le pollen, nous avons tout d'abord haché nos deux mousses différentes dans deux béchers séparés en présence d'un détergent ; nous les avons ensuite filtrés sur un tamis à pollens pour retenir les grosses particules (photo de gauche). Grâce à plusieurs centrifugations et bain-marie, nous avons pu éliminer par la suite la matière organique. En effet, la centrifugation est une méthode permettant, grâce à la force centrifuge, de séparer des constituants de tailles et de masses variables dans un liquide et qui tombent alors dans le fond du tube. On obtient alors un culot, dans lequel les particules sont concentrées (photo de droite). Le pollen est de la sorte extrait des deux mousses.
 

          


    Dans un deuxième temps, nous avons monté entre des lames et des lamelles une partie du culot obtenu, puis nous l'avons coloré avec de la Fuchsine2. Ainsi, nous avons pu observer au microscope les différents pollens extraits.

 

 

Résultats obtenus :

  Il s’agit d’un grain de pollen en une seule partie, sans sillons et qui comporte trois pores : on dit donc du grain qu’il est « triporé.»
D’après la clé de détermination, que l’on peut trouver sur des sites tel celui de l’académie de bordeaux (cliquer ici pour y accèder) il existe deux arbres dont les grains de pollens possèdent les mêmes caractéristiques que celui-ci : le noisetier et le bouleau.
Parce qu’il est difficile d’identifier le pollen uniquement par une simple observation microscopique, on peut effectuer des mesures de diamètres. Le pollen observé sur la lame réalisée à partir des mousses provenant du Mans  mesure environ 20 µm de diamètre.  En comparant cette mesure à celles  des pollens de noisetier et de bouleau, on peut supposer que le grain observé    provient d’un bouleau. 



 

       

Grains de pollens de bouleau             Grains de pollens de noisetier

 





    En suivant le même principe que pour l’identification des pollens de bouleau, nous avons identifié d’autres pollens. S’il n’est pas possible de tous les identifier, on peut néanmoins comparer la biodiversité des pollens dans les deux milieux.
 


Saint Georges du Bois

(milieu rural)
 

Le Mans

(milieu urbain)

 
pollen de bouleau
 
pollen de peuplier
pollen de graminée
 


On constate donc que la biodiversité des pollens est aussi importante en ville qu’en campagne, au contraire des préjugés ; les citadins sont donc eux aussi exposés aux allergènes polliniques.
L'allergologue Mme Nathalie Cornu, que nous avons rencontrée, précise recevoir "aussi bien des patients habitant en ville que des patients vivant à la campagne".

 

Pour quelle raison trouve-t-on des pollens en ville ?

Tout d’abord les pollens peuvent parcourir des dizaines voire des centaines de kilomètres. On a d’ailleurs trouvé des pollens du sud de la France dans le Sahara ! Ainsi, les allergies ne se réduisent pas aux arbres situés dans le lieu d’habitation ; il est possible de développer des allergies à des pollens provenant de plantes que l’individu n’a jamais croisées dans son environnement.

Ensuite, intervient le phénomène de « pollution verte ». Ce phénomène se caractérise par une concentration excessive de grains de pollens dans l’air. Les plantations à usage décoratif en ville dans les parcs et les espaces verts en sont la cause, d’autant plus que celles-ci sont réalisées sans tenir compte du potentiel allergisant. Ainsi, dans notre région de l’Ouest, sont plantés des bouleaux, alors que les pollens de celui-ci sont très allergisants. D’autre part, un arbre isolé, pour assurer sa survie, produit en très grande quantité du pollen ; plus qu’un arbre situé en forêt !

Les déforestations massives laissent des zones en friche3, ce qui favorise l’apparition des graminées.

Les allergies aux pollens sont donc présentent en ville, et d’ailleurs de nombreuses études prouvent que le nombre d’allergies est plus important en ville qu’en campagne. En Italie par exemple, les citadins courent deux fois plus de risques de pollinose que les ruraux.

 

 


 



Vocabulaire:

1 hérédité: se dit pour parler d’un caractère transmis à la descendance selon les lois génétiques

2 fuchsine: colorant rouge à base de chlore

3 zones en friches: terrains non cultivés

 





Créer un site
Créer un site