Les perspectives d'avenir



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    Depuis plus d'un siècle les progrès scientifiques se sont multipliés pour atténuer ou même faire disparaître les effets des allergènes sur l'organisme.

La désensibilisation imaginée et mise au point par Cooke en 1918 ne répond plus totalement aux attentes des patients (seulement 60 à 70 % des allergiques parviennent a être efficacement traités par cette technique).
De plus, face à une telle évolution des allergies aux pollens en France, en Europe et même à l’échelle mondiale, des recherches s'organisent visant à modifier les réactions du système immunitaire face a un allergène pour en modifier son impact sur l’organisme en minimisant les symptômes et la réponse allergique.
Cette réponse allergique très complexe est encore aujourd'hui analysée pour permettre l'élaboration de médicaments qui répondraient plus au attentes des patients en terme d'efficacité et qui permettraient une meilleure tolérance tout en réduisant les désagréments de l’allergie.




Quelles sont les nouvelles pistes envisagées ?
 

♦ Des chercheurs se penchent sur l'utilisation potentiel des anticorps anti-Ige (pouvant bloquer la cascade allergique) en utilisation parallèle a un traitement antiallergique qui pourrait permettre dans certains cas la diminution des effets secondaires de l’immunothérapie allergénique (ou désensibilisation). En revanche, dès l’arrêt du traitement, les symptômes réapparaissent.

♦ Une autre piste envisagée concerne l'utilisation des molécules synthétisées par un procédé biotechnologique (la protéine correspondant à l'allergène majeur est synthétisée) à la place d'extraits allergéniques propres aux pollens lors de la désensibilisation. Des études réalisées au niveau Européen sont prometteuses car la désensibilisation apparaît aussi efficace par ce procédé.

♦ Des études sont en cours quant à l'utilisation d'adjuvants (produit ajouté à un autre pour en renforcer son action) naturels ou synthétisés qui permettraient de conduire à une immunité induisant la tolérance de l'allergène.

"De nouvelles stratégies de désensibilisations pourraient voir le jour dans un futur assez proche" d'après l'allergologue Nathalie Cornu. 
Tout d'abord, rappelons qu'autrefois les tests ne permettaient de tester que "l'allergène bouleau" ; aujourd'hui il y a les "tests biologiques" (voir partie diagnostic) qui permettent d'établir un "profil biologique". Ce profil permet d'évaluer les symptômes dont le patient peut souffrir, le risque d'allergies croisées, mais surtout de connaître l'allergène en cause. Il faut savoir, qu'au sein d'un grain de pollen, il y a différentes protéines qui peuvent être à l'origine de pollinoses.
Nous avons choisi de présenter l'exemple du bouleau.


 
   
    Ce schéma représente un grain de pollen de bouleau. A l'intérieur de ce grain de pollen, sont représentées trois protéines différentes : Bet v.1 (
betula verrucosa)
, Bet v.2 et Bet v.3
Un premier individu est allergique à une partie de  la protéine Bet v1 (jaune); un deuxième est quant à lui allergique à une partie de la protéine Bet V.2






 


L’allergène « majeur » du pollen du bouleau est entouré en rouge sur notre schéma. Cela signifie que l'on retrouve chez la majorité des patients des IgE spécifique de Bet V.1 dans leur sang. 
Les autres protéines (Bet v.2 et Bet v.4) sont donc considérées comme des allergènes "mineurs", en raison de la faible fréquence dans les cas de pollinoses.
Or, la désensibilisation actuelle vise à induire une tolérance vis à vis de l'allergène dit "majeur". Ce phénomène explique pourquoi les désensibilisations ne donnent pas systématiquement de résultats positifs; comme le dit l'allergologue Nathalie Cornu "Si vous êtes allergique à Bet v.4 et qu'on essaie de vous désensibiliser pendant quatre ans à Bet v.1, il n'y aura aucun résultat"
Voilà pourquoi on espère pouvoir mettre en place dans les années futures un programme de désensibilisation spécifique à chaque protéine et donc réussir à désensibiliser les personnes allergiques aux protéines "mineures".

 


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   En plus de ces nouvelles techniques et traitements, de nouvelles voies d'administrations sont également à l'étude pour aboutir à une réduction éventuelle de la durée du traitement et induire une meilleure tolérance.

♦ L'utilisation de peptides longs (une succession d'acides aminés obtenus par synthèse) par voie sous-cutanée permettrait d'accéder à une meilleure tolérance et une meilleure efficacité. Une étude suisse sur l'allergie au pollen de bouleau aurait induit une tolérance à long terme en 5 injections seulement.

♦ Une étude menée a Zurich montre également que la désensibilisation par la voie-intra lymphatique (ganglions du cou ou de l'aine) permettrait d'obtenir en 4 injections sur 2 mois les mêmes résultats d'efficacité dans le cas de la rhinite allergique au pollen de graminées qu'avec une désensibilisation sous-cutanée classique. 




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